
LE déroulement de la campagne de vaccination ne doit pas faire baisser la garde dans la lutte anti-Covid. Des indices inquiétants de relâchement sur les gestes barrières sont constatés comme si la pandémie était derrière nous. Certaines régions et villes sont devenues des zones non masque. Non la bataille est loin d’être gagnée. Un peu partout, l’apparition de nouvelles variantes fait planer le risque de résurgence de pics épidémiques. Et même si cela devait se produire, un plaidoyer pour un durcissement du contrôle ne fera pas consensus. Du moins pas pour les activités économiques qui continuent pour beaucoup d’entre elles de panser les plaies de cette terrible année 2020.
A la même période de l’année dernière, alors que le monde entier manquait de recul, le Maroc n’a dû son salut qu’à sa capacité à se discipliner et à sa réactivité. La formule hard du dispositif d’urgence sanitaire, inévitable au départ, a été remplacée progressivement par une stratégie plus sélective pour ne pas frôler la paralysie. A condition que la population se prête au jeu. Le retour à des espaces de liberté, aussi peu nombreux sont-ils en comparaison à la vie normale, est à ce prix. C’est cet état d’esprit qu’il faut continuer de respecter. Il faut certes se féliciter de la capacité à ajuster les réponses, mais il faut se rappeler que c’est une stratégie à double tranchant: le desserrement comme le tour de vis. Personne n’a envie de revivre ce dernier scénario, celui des souvenirs et pesanteurs d’un confinement plus radicalisé. Pour l’heure, il ne reste qu’à faire preuve de patience et laisser la vaccination faire son travail sur le chemin de l’immunité collective. Faisons en sorte de ne pas avoir à prendre des décisions difficiles