
A première vue, ce n’est qu’un petit pas grand-chose. Ici, ce sont des élèves débrouillards qui reçoivent des distinctions de la part d’une académie de l’éducation. Là c’est l’insertion par le sport avec des boxeurs à qui des animateurs dévoués, ou des associations, offrent un ascenseur social ou un gilet anti-radicalisation.
Là encore, c’est un jeune sculpteur de papier qui reçoit un prix (voir page VI). A première vue seulement… Des initiatives comme celles des incubateurs de quartiers qui sont menées à Bernoussi, à Casablanca, sont en réalité d’une portée majeure: aider ceux qui tentent de s’en sortir.
Les collectivités locales et l’administration locale ont un rôle éminemment stratégique à jouer dans ce chantier en ouvrant portes et fenêtres à toutes les micro-initiatives. Même s’ils sont juridiquement incompétents sur certaines questions comme l’emploi par exemple, les élus sont en première ligne et ne peuvent pas se désintéresser des implications sociales ou des préoccupations d’insertion des populations exclues ou fragiles.
Le plus important est de faire en sorte que les mobilisations aillent beaucoup plus vite compte tenu des urgences. On le constate, toutes ces opérations produisent des résultats, donnent de l’espoir. Il faut donc les dupliquer. Il faut aussi lever les rigidités persistantes car l’écosystème n’est malheureusement pas tout à fait encore au point.
La persistance de culture de défiance vis-à-vis de la société civile, de ses financements, n’incite pas à la mobilisation. Dans de nombreuses situations, les objectifs sont décidés à l’échelle des démembrements locaux de l’Etat dans une démarche paternaliste qui n’encourage ni la participation citoyenne ni l’innovation… Combien d’arrondissements se soucient d’associer les habitants aux ordres du jour de leurs conseils? Or cette ouverture vers les citoyens est un prérequis. Elle est au cœur de l’ADN même de la démocratie participative.