LE wali du Grand Casablanca, ex-grand ministre à la tête de grands ministères, est attendu par la grande industrie. Il surprend en commençant par une mesure pour le petit commerce. En apparence seulement, car la mesure concerne un vieux symbole de la relation administration/entreprise, et au-delà politique/affaires, un peu tendue ces dernières semaines. Par cette autorisation d’exercer, toute entreprise démarre, ou ne démarre pas. Beaucoup d’entrepreneurs, petits ou grands, ont renoncé là, usés par la bureaucratie ou le racket, avant d’arriver à leur champ de bataille, le marché. Les choses se sont améliorées avec les CRI, mais dans la conscience collective de Casablanca et d’autres villes, cette autorisation fut, pendant des décennies, une base de chantage et de corruption. Elle n’avait pas de règles, était donnée ou refusée, souvent oralement, par des gouverneurs, des caïds, ou des mokaddems. Elle était réclamée, ou remise en cause, par les mêmes, avant les fêtes, à ceux qui oubliaient les cadeaux.La mesure actuelle est de remplacer l’autorisation de l’administration par une déclaration de l’entrepreneur qui n’est plus traité comme suspect mais comme responsable. Après le démarrage, celui qui ne respecte pas les règles est sanctionné, fermé. Ces règles seront clairement définies pour plusieurs activités. Le contrôle a priori est remplacé par un contrôle a posteriori, mais le risque est que l’abus de pouvoir ne se déplace là. Car si des fonctionnaires honnêtes trouveront leur bonheur dans la transparence et confiance rétablie avec l’opérateur, d’autres qui détourneront cette mesure: ils perdront l’imprimé de déclaration, ou seront toujours absents pour accuser réception. Ils couvriront de commerçants véreux, qui bafoueront les règles du libre commerce ou de l’hygiène publique. Il restera à appliquer les grandes sanctions à ces petits malins. Car la fin des autorisations n’est pas la fin de l’autorité.Khalid BELYAZID
L'Edito
Autorisations
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