. L'annonce a été faite durant une conférence de presse en soutien au journalisteAli L'mrabet, condamné à trois ans de prison ferme par la Cour d'appel de Rabat pour «outrage à la personne du Roi«, a décidé, hier mardi 24 juin, de suspendre sa grève de la faim démarrée 50 jours plus tôt. A l'ouverture de la conférence de presse de soutien au journaliste, qui s'est tenue hier dans les locaux de Média Trust, la société éditrice du Journal Hebdomadaire et d'Assahifa, le Prince Moulay Hicham a pris la parole pour annoncer la décision du journaliste de suspendre sa grève de la faim. «Je l'ai trouvé psychologiquement installé dans la mort«, a témoigné le Prince. Au bout de plusieurs entrevues et un «débat politique«, «l'action humanitaire« du Prince a abouti. «L'mrabet a finalement renoncé à sa grève, mais il pourrait en garder des séquelles irréversibles«, a déclaré son médecin traitant, Jamila Ghandi. La famille du journaliste a vraisemblablement appris la bonne nouvelle en même temps que l'opinion publique. Robert Ménard, secrétaire général de Reporter Sans Frontières (RSF), a relativisé l'impact de cette annonce. «Certes, c'est une bonne nouvelle que nous saluons, mais c'est loin d'être la victoire que nous recherchons. Tout au plus, la suspension de la grève de la faim signifie-t-elle que le combat pour le respect de la liberté de la presse et d'expression continuera avec Ali«, a précisé le responsable de l'ONG. Loin des considérations militantes, Me Ahmed Benjelloun, l'un des avocats de L'mrabet, a précisé que la grâce reste une issue juridiquement possible et politiquement logique pour le dossier. «La loi et la jurisprudence admettent la grâce pour des affaires même en cours de jugement«, a précisé Me Benjelloun. Selon le Prince Moulay Hicham, «L'mrabet ne manifeste aucune réticence à faire de la prison ou à être gracié«. «La soustraction de pièces à conviction et l'incarcération de L'mrabet durant l'audience nous font dire à juste titre que le procès n'était pas équitable. Nous demandons le respect de la forme, alors nous accepterons la décision de la Justice«, a poursuivi Me Benjelloun. Pour le comité de soutien à L'mrabet, la grâce sera la victoire de «la raison sur la dérision« dans cette affaire et les autorités n'en sortiront que «grandies« aux yeux de l'opinion publique.Adil HMAITY
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.