En cette période d’agonie culturelle due à l’ouragan Covid, le cinéma marocain est plus affaibli que jamais. C’était sans compter sa participation cette semaine au 31e festival international de court-métrage de São Paulo. Un évènement figurant parmi les plus prestigieux du milieu, et auquel prendront part plusieurs films primés, ainsi que des réalisateurs de talent. L’occasion pour le 7e art «Made in Morocco» de rebondir et d’investir à nouveau la scène mondiale.
Prévu jusqu’au 30 août au sein de la plus grande ville brésilienne, cet évènement gratuit -accessible en ligne en raison des restrictions liées à la pandémie actuelle- est marqué par la participation de pas moins de 26 pays représentés par près de 212 films. Des productions rigoureusement sélectionnées sur un total de plus de 3.000 courts-métrages, pour la pertinence du sujet abordé, mais également pour leur capacité à toucher émotionnellement parlant le spectateur.
Le Maroc y est plus exactement représenté par quatre films récemment ficelés par des talents du milieu. Ainsi, le public aura l’occasion d’y visionner le court-métrage multi-récompensé «Clebs». Une production maroco-canadienne de 18 minutes de la réalisatrice Halima Ouardiri, qui dépeint le quotidien d’un refuge animalier au sein duquel plus de 700 chiens attendent une famille adoptive, mais surtout un abri.
Une fiction à l’esthétique et à l’ambiance sonore particulièrement soignées, se voulant avant tout une métaphore faisant allusion aux millions d’êtres humains à la recherche d’une terre d’accueil. Une oeuvre multi récompensée avant l’apparition du Coronavirus, ayant notamment décroché en février dernier l’Ours de Cristal du meilleur court métrage de la 70e édition du Festival international du film de Berlin.
Une participation qui servira de tremplin à ces productions
Autre réalisation également exposée, «Et si les chèvres meurent» de Sofia Alaoui, retrace l’histoire d’un berger de montagne obligé de braver neige et autres intempéries pour survivre et sauver son bétail. Une oeuvre réaliste qui fait directement référence aux multiples difficultés quotidiennes auxquelles doit régulièrement faire face la population rurale marocaine.
Une participation qui servira de tremplin à ces productions marocaines afin de se faire connaître auprès du public brésilien, mais également mondial. Un moyen également de valoriser le cinéma marocain mais surtout de le soutenir en ces mois délicats de crise, en mettant notamment sa principale fonction de «machine à rêves» au profit d’une population mondiale dévastée psychologiquement, et plus que jamais en quête d’espoir.
Karim AGOUMI
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.