Après le Brexit qui est devenu effectif le 1er février 2020, Londres veut maintenant conclure un accord sur de nouvelles relations commerciales avec l’UE d'ici la fin de l'année.
Sans accord entre les deux parties, les exportations post-Brexit pourraient chuter de 32 milliards de dollars en raison des tarifs douaniers et des mesures non tarifaires (les exemples les plus courants en sont les contingents, les normes techniques ou sanitaires ou des textes législatifs favorisant les entreprises nationales), indique une récente étude de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement).
Le Royaume-Uni risque de perdre jusqu'à 14% de ses exportations vers l'UE en l’absence d’accord commercial après le Brexit. Les pertes potentielles résultant des droits de douane sont estimées entre 11,4 et 16 milliards de dollars d'exportations actuelles. Les mesures non tarifaires doubleraient ces pertes. Et même si un accord de libre-échange «standard» est signé par les parties, les exportations du Royaume-Uni pourraient tout de même baisser de 9%.
En effet, les accords commerciaux standards se concentrent normalement sur la réduction ou l'élimination des tarifs plutôt que sur les mesures non tarifaires. Le Royaume-Uni a déjà indiqué qu'il divergerait de l'UE en termes de réglementations.
Comme le marché de l'Union représente 46% des exportations du Royaume-Uni, un Brexit «sans accord» porterait un coup dur à l'économie britannique. De plus, l'augmentation des coûts commerciaux due aux mesures non tarifaires et la hausse potentielle des tarifs feraient plus que doubler les effets économiques négatifs du Brexit pour le Royaume-Uni, l'UE et les pays en développement.
D'un autre côté, un Brexit «sans accord» pourrait offrir des opportunités aux pays en développement, car les barrières commerciales entre le Royaume-Uni et l'UE profiteraient aux fournisseurs des pays tiers.
Cependant, les économistes constatent qu'un effet positif sur ces pays pourrait être atténué par l'augmentation des différences réglementaires. Si les réglementations du Royaume-Uni divergent avec le temps de celles de l'UE, les coûts commerciaux augmenteraient pour les pays tiers, affectant de manière disproportionnée les pays plus petits et plus pauvres.
Un Brexit sans accord ne serait pas sans conséquences négatives pour certains pays de l'UE. L'Irlande serait particulièrement touchée, avec une chute de 10% de ses exportations vers le marché britannique. Aussi, les exportations des pays en développement vers ce marché pourraient augmenter jusqu'à 4%. Une progression qui devrait être observée dans les secteurs de l'agriculture, de l'alimentation et des boissons ainsi que du bois et du papier.
Le Maroc s’y est préparé
L’Après -Brexit peut être bénéfique aux relations commerciales entre Rabat et Londres. Au cours des deux dernières années, les relations maroco-britanniques ont été renforcées, d’abord à travers un accord stratégique signé en 2018, puis par un accord de partenariat en 2019, à l’instar de celui conclu avec l’UE. Un Brexit sans accord pourrait avoir des répercussions sur les exportations marocaines, avait révélé la Cnuced dans une autre étude. Les pertes pour l’économie marocaine sont ainsi estimées à 97,1 millions de dollars, soit 11% des exportations vers le Royaume-Uni.
F.Z.T.
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