Un autre endroit où il faut être pour découvrir les pépites marocaines, le Pitch Lab. Le programme est une compétition de startups marocaines, organisée tous les mois par le New Work Lab (NWL), un accélérateur de startups, avec l’appui d’OCP Entrepreneurship Network. Pour sa 26e édition, le théâtre de la Fédération des œuvres laïques (FOL) à Casablanca a accueilli les pitchers. Principe du pitch: 5 startupers disposent de 5 minutes pour présenter à tour de rôle leur modèle économique et projet. Suivies de 5 minutes de questions/réponses pour convaincre l’audience. Un vote du public a lieu à l’issue des présentations, avec le sacre de la startup gagnante. «Nous avons sélectionné 5 startups en lesquelles nous croyons et vous invitons à les soutenir. Ce sont nos coups de cœur de l'été», fait valoir Fatim-Zahra Biaz, présidente de New Work Lab.

■ WULUJ 
Pour cette édition, Wuluj a décroché le titre de startup du mois. Le choix des 200 votants s’est porté sur le projet défendu par Adnane Addioui, une plateforme de prévente destinée aux entrepreneurs de la région Mena. Son fondateur la présente comme la 1re de ce type dans la région. Wuluj est un go to market booster, qui permet de préfinancer et commercialiser des produits ou services à minima au stade du prototype. «Nous ciblons les produits innovants, répondant à des problématiques à fort impact social», explique Adnane Addioui, président et co-fondateur de Moroccan CISE (Centre marocain pour l'innovation et l'entrepreneuriat social). Le modèle économique consiste à lancer des produits lors de campagnes qui peuvent durer 2, voire 3 mois. A terme, le client est livré, l’entrepreneur est payé et la plateforme prélève une commission de 8%. Créée en 2016, Wuluj a 2 actionnaires: le Centre d’innovation sociale et Happy Smala. Sa plateforme est opérationnelle depuis 2 semaines sur le Net et sera bientôt disponible via une application mobile. Actuellement en phase de test, les concepteurs seront situés sur la viabilité du concept, à partir de septembre prochain. 
■ Barqu'ade 
Basée à Rabat, la startup Barqu'ade veut faire des barques du fleuve Bouregrag à Rabat un nouvel espace de détente et de loisirs digne des gondoles de Venise. Barqu'ade propose différentes balades en barques. 5 en tout: goûter au coucher du soleil, anniversaire en barque, balade live music, balade team building, 7’kayet Bouregreg. «Nous prévoyons d’ajouter 2 offres à notre catalogue: les dîners romantiques et les balades networking», annonce Oumel Ghit Guelzim, co-fondatrice de Barqu'ade. Pour 2017, la startup démarche les agences de voyages afin d’intégrer son offre dans leurs circuits. Barqu'ade a été créée il y a 4 ans et a réalisé en tout un chiffre d’affaires d’environ 100.000 DH. «Les 3 premières années, c’était un projet scolaire. Nous ne travaillions pas régulièrement, avec les contraintes d’examens en école d’ingénieurs (INPT). Depuis environ 1 an, nous développons l’activité à plein temps», explique la cofondatrice.

■ B.Fit Club 
Autre participant au pitch, B.Fit Club, pour boutique fitness club. La startup développe un concept de salle de sport novateur. Le concept cible principalement «tous ceux qui ont déjà payé leur abonnement annuel en salle de sport et n’y sont allés que 2 à 3 fois», précise Othmane Meziane, fondateur de B.Fit Club. Motivés au départ, les clients ont du mal à garder le rythme sur plusieurs séances parce qu’ils se retrouvent noyés dans la masse. L'entrepreneur s'est donc basé sur son expérience client pour lancer B.Fit Club. En janvier 2016, il ouvrait un premier club, puis un second dans la même rue un an plus tard (sur la rue Ahmed El Mokri, quartier Racine). La valeur ajoutée du concept, c'est un accompagnement global (au-delà de la remise en forme) ainsi qu'un coaching personnalisé, soit individuel ou en groupe de 8 personnes en moyenne. 

■ Parenthèse Enchantée 
La Parenthèse Enchantée est une ludothèque créée il y a environ 6 mois par Fatima Zahara Benyaaqoub à Mohammedia. De retour de l’Hexagone, après des études d’ingénieur et une carrière dans les télécoms, elle constate un manque d’espace de ce type. Elle se forme dans les pédagogies alternatives et crée la ludothèque. Celle-ci a pour mission de participer à l’éveil et à l’épanouissement des enfants par le jeu ainsi que l’accompagnement des parents pour les aider à vivre une expérience familiale positive. La maison organise des ateliers bien-être pour parents et enfants, au cours desquels ils découvrent le monde autour d’eux, expriment leur créativité (cuisiniers en herbe, lecture, jardinage, activités manuelles et artistiques, éveil spirituel...). 

■ Djebli Club 
Allae Hammioui, fondateur du Djebli Club, a aussi des idées à faire valoir au pitch. Lui aussi a quitté la France et son poste d’ingénieur informatique pour un bout de montagne dans la commune de Mokrisset (1.500 m2 de surface où ont été plantés 150 arbres fruitiers, un potager… entre Chaouen et Ouazzane). Le projet vise à développer un tourisme collaboratif, selon un concept de résidence écologique et artistique réconciliant tourisme écologique et accès à la culture. Dans cette auberge, on paie par le savoir et la culture. On n’y paye pas la nuit, on échange, donne du temps ou des matériaux pour le projet ou avec les populations environnantes. «Pour moi, c’est en remplissant la tête qu’on peut faire de grandes choses. Je suis convaincu que la culture est le seul moyen pour faire changer les choses», explique Allae Hammioui. Les chambres du Djebli Club sont faites à partir de briques de terre et de paille. Pour la toiture, la charpente est faite avec du cèdre, sur lequel a été posé de la paille. Pour leur construction, il a remis au jour une technique de construction abandonnée dans la région depuis plus de 40 ans. Via l’Internet et des réseaux sociaux, plusieurs bénévoles se sont joints au projet (plus de 500, venus de plus de 18 pays: Etats-Unis, Canada, France, Belgique).