Les chiffres donnent le tournis: Bank Al-Maghrib a recensé près de 2 millions de chèques sans provision en sept ans. Et le montant à recouvrer est énorme: 25 milliards de DH. C’est gros. Trop gros.Nul besoin d’être clerc pour constater que depuis l’entrée en vigueur du code de commerce, il n’y a pas eu d’effet dissuasif. Pire, le phénomène s’est aggravé et le chèque a pratiquement perdu de sa crédibilité. Devenant ainsi la “bête noire” des commerçants qui le rejettent ou exigent des garanties supplémentaires.Pour tenter d’y mettre le holà, une commission mixte regroupant des représentants de BAM et du GPBM vient d’être constituée. Sa mission: étudier les raisons de la recrudescence et surtout mettre au point un plan d’attaque. Suivra une campagne de sensibilisation. Logique, c’est en l’expliquant qu’un texte est assimilé et les dérapages évités. En principe, nul n’est censé ignorer la loi. Et pourtant, le texte de 1997, qualifié de novateur, était venu bousculer les pratiques et les mentalités. Apparemment, non. Les tricheurs sévissent toujours, en toute impunité, cherchant à trouver une issue de sortie au mépris de la loi.La situation est grave car elle met en péril toute une économie et paralyse les transactions commerciales. C’est donc toute la confiance, cet ADN des affaires, qui en prend un coup. Désormais, tout le monde devra jouer le jeu: entrepreneurs, banquiers et système judiciaire, qui doit redonner aux textes toute leur efficacité dans la pratique. On ne le répétera jamais assez, le Maroc est entré dans la course “mise à niveau” de son économie. Ce serait bien dommage de laisser la gangrène s’y greffer et de compromettre le décollage économique. Car sans assainissement et moralisation des affaires, ce sera un coup d’épée dans l’eau. Alors, plus de chèque en blanc pour les fraudeurs.Meriem OUDGHIRI
L'Edito
ADN
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