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Dossier Dakhla
Pêche: Un potentiel encore sous-exploité
n La région représente 40%
de la production nationale et
regroupe près de 80% des res-
sources
n L’écosystème encore axé sur
les activités de congélation
n La valorisation des produits
halieutiques devra se dévelop-
per après la mise en marche du
nouveau port
APRÈS les activités menées par
les administrations, le secteur de la
pêche est le 2e contributeur au PIB de
la région de Dakhla Oued Eddahab, L’écosystème de la pêche maritime à
avec 26%. Ce secteur emploi 40.000 Dakhla reste encore peu développé, notam-
personnes, dont 20.000 emplois di- ment en matière de valorisation. L’essentiel
rects, selon les responsables du CRI. de la production est encore exporté à
Ce secteur est articulé essentielle- l’état brut, selon plusieurs opérateurs.
Une grande partie des unités industrielles
ment autour des céphalopodes et des en place sont actives dans les activités
pélagiques. La production annuelle de congélation (70%), au moment où les
au niveau de la région est de plus conserveries représentent à peine 11%
de 600.000 tonnes. Depuis quelques (Ph. Mofiq)
années, l’écosystème de la pêche
maritime se déplace vers Dakhla, Aquaculture en chiffres
notamment à cause de la richesse en
ressources halieutique. Cette région 50% de la production aquacole
représente 40% de la production na- marine nationale
tionale et regroupe près de 80% des 45% des fermes aquacoles
ressources halieutiques. Le secteur nationales, soit 11 fermes actives
devra connaître un plus grand déve-
loppement après la mise en marche du 80% des nouveaux projets
nouveau port Dakhla Atlantique, qui aquacoles localisés dans la
prévoit une série de structures dédiées région
aux activités de pêche et de valorisa- 6.000 hectares identifiés et sé-
tion des produits halieutiques. lectionnés pour les investisseurs
Aujourd’hui, l’écosystème de «le passage vers une plus grande valo- CRI a mis l’accent sur la mise en place en aquaculture
la pêche maritime reste encore peu risation de ces produits devra favoriser de programmes pour encourager les
développé, notamment en matière une meilleure rentabilité, en plus de investisseurs à se lancer dans la trans- 2.400 hectares attribués à 214
de valorisation. L’essentiel de la pro- la création de nouvelles opportunités formation. Dans les détails, les profes- projets de coquillages et d’algues
duction est encore exporté à l’état d’emplois». Le directeur général du sionnels de la région estiment que la pour une production annuelle de
brut, selon plusieurs opérateurs. Une 78.000 tonnes
grande partie des unités industrielles Positionnement sur le marché international filière des pélagiques va se développer
en place sont actives dans les activités davantage dans les prochaines années.
de congélation. L’objectif est de pas- POUR les céphalopodes, notamment les poulpes, l’un des produits «Avec le déplacement du centre de gra-
ser vers une plus grande valorisation phares de la région, c’est le problème de la commercialisation qui semble vité de ce secteur vers Dakhla, nous
via la transformation des produits de poser problème, plus que le souci de valorisation. «Les opérateurs maro- constatons que beaucoup d’opérateurs
pêche, selon les responsables du CRI. cains ont du mal à se positionner sur le marché international face à la pré- installés auparavant à Agadir ou Safi,
Actuellement, 70% des unités indus- sence d’un concurrent de taille comme l’Espagne, qui a déjà consolidé sa se positionnent actuellement au niveau
trielles sont dédiées à la congélation. réputation et sa crédibilité sur le marché international, avec les opérateurs de cette ville. Surtout que le plus grand
Les conserveries représentent à peine japonais», a expliqué le directeur régional de la Chambre de commerce stock de pélagiques existe dans cette
11%. «Actuellement, 6 conserveries et d’industrie. D’autant qu’il s’agit d’un «produit relativement cher, qui zone», a souligné Eddoubi. Il s’agit
sont au programme, dont 2 sont déjà n’est pas destiné au marché africain, contrairement aux pélagiques», a-t- d’opérateurs de la pêche mais aussi
opérationnelles et 4 sont en cours de il noté. L’une des solutions, selon lui, serait de favoriser des partenariats de la conserverie. Il a également mis
réalisation», a fait savoir Aziz Eddoubi, avec des entreprises internationales ayant déjà des marchés sécurisés. l’accent sur le développement sou-
directeur régional de la Chambre de L’idée est par exemple d’attirer, dans une première étape, des acteurs tenu des activités d’aquaculture et de
commerce, d’industrie et de services espagnols pour favoriser la pénétration du marché international.o pisciculture.o
de Dakhla. Pour les autorités locales, MAM
Vendredi 27 Août 2021