
Dans son livre «#Changer», Anouar Zyne décrit comment se passe une partie des élections, avec des grossistes de voix, et encore plus surprenant, comment son refus d’entrer dans la combine a fait monter le prix de la voix, pour la grande délectation des citoyens du quartier! Bien sûr, ces arnaques/chantages, organisés et approuvés par la base, ne concernent pas l’ensemble du corps électoral. Ils ne concernent pas davantage l’ensemble des élus.
Mais devant l’opinion publique, dont le livre montre qu’elle est plus retorse que les candidats et leur grossiste, un manquement suffit pour accuser et accabler l’ensemble des hommes et femmes politiques. On sait chiffrer cela: le taux d’abstention.
Connaissant et déplorant ce contexte, une partie des élus s’implique et s’applique, considérant que leur tâche est une mission et qu’elle n’a donc pas de limite.
Et puis il y a les autres. Tous ceux qui ne se sont même pas dérangés pour venir écouter le président de la Cour des comptes. Ceux qui se sont laissé inscrire par leur parti dans l’une ou l’autre des commissions et qui n’ont même pas pris la peine de demander sur quoi elle travaille. Ceux qui sont si peu au courant de l’actualité ou du fonctionnement des institutions, que leurs questions les ridiculisent mais qu’ils s’en moquent puisque le but est de marchander quelque privilège avec l’administration pas de représenter les intérêts des citoyens.
Karim Ghellab, qui fut durant un peu plus de deux ans un excellent président de la Chambre des représentants, avait voulu promouvoir les présences effectives en commissions comme en plénière et rendre plus transparent le travail des élus. Son propre parti, l’Istiqlal, lui créa le plus de difficultés possibles. Ne parlons pas des autres…
La loi donne indépendance et autonomie à nos élus, mais pas pour qu’ils en fassent ce que la majorité d’entre eux en fait, toute honte bue.