
Toujours la même histoire: quand le travail n’est pas fait à temps, bien mené et en transparence, cela devient un pataquès politicien, où on peut raconter n’importe quoi sur n’importe qui. On sourirait si le Maroc et les Marocains n’en étaient pas les victimes directes.
C’est le cas de la libéralisation de l’essence.
Autrefois, une libéralisation de produits aussi anodins que les pâtes était expliquée pas à pas, pour tout le monde. On savait tout, l’avant, l’après; on savait les risques de dérapages et comment on ferait pour revenir sur le bon chemin.
Aujourd’hui, rien. Pourtant, c’étaient trois ministres PJD qui étaient à la manœuvre, les affaires économiques et l’énergie, plus leur chef, PJD lui aussi. Aucun d’entre eux ne peut prétexter des divergences partisanes pour se dédouaner de l’opacité de cette affaire. Ou pire encore, laisser entendre des divergences avec le Palais, comme ils le font si souvent.
Pourtant, il n’y a pas que l’opacité qui pose problème dans cette affaire.
On commence à voir qu’un point central n’a pas été réglé ou a été mal réglé: les stocks de sécurité. C’est d’ailleurs ce point que les distributeurs utilisent pour justifier leurs prix élevés: «Que ferais-je si le prix du brut augmente? C’est la rançon de votre sécurité».
Sauf que si le gouvernement avait été un peu plus compétent, s’il avait ouvert les archives ou écouté les fonctionnaires qui ne sont pas (encore?) ses affidés, il aurait posé autrement cette question des stocks.
C’est un service public. C’est l’Etat qui doit s’en occuper. S’il ne le peut pas, alors il y a des procédures très précises pour déléguer et suivre mois par mois cette délégation.
L’Etat marocain et son administration ont fait cela pendant des années et des années, sans difficulté. Maintenant on ne saurait plus faire?! Qu’est-ce qui se passe?