Sécurité

Quelle leçon tirer vraiment de l’hôtel El Minzah de Tanger? La première est que, du tahakoum, il n’y en a pas assez au Maroc. En effet, sans une alerte réputée venir du Palais, qui serait allé voir comment cet hôtel était réellement tenu? En tout cas, jusque-là personne. Ce n’est qu’après que le ministère du Tourisme s’est excité au point de publier un communiqué rageur (contre l’hôtel) en plein week-end. Avant, il ne faisait rien, après il en fait trop.
Pour les clients ordinaires, pour les citoyens, tahakoum, dont se plaignent quelques politiciens, est pourtant le seul moyen d’obtenir que la gestion s’améliore au Maroc.
Plus spécifiquement et pour les métiers du tourisme, il faut s’interroger sur le système des commissions de classement et des commissions sanitaires.
Quand les clients affichent directement leurs avis sur des plateformes mondiales, quand les tour-opérateurs font leurs propres évaluations, à quoi sert d’entretenir des commissions de classement? Pour le moins, l’opinion publique les tourne en ridicule, lorsqu’elle ne les accuse pas tout net d’être des vendues.
Ceci n’épuise pas le sujet, au contraire.
Les lieux publics et les lieux privés fréquentés par le public méritent une plus grande attention, spécialement pour la sécurité physique des personnes et des biens. L’ONSSA, pour l’alimentation, a fait des progrès. Il prouve que «quand on veut, on peut», … à condition que le prochain ministre de l’Agriculture soit dans les mêmes dispositions qu’Akhannouch. En revanche, on met beaucoup d’argent et de personnel pour vérifier les bâtiments mais des maisons écrasent leurs habitants ou des usines tuent leurs ouvriers!
C’est là que se situe l’autre leçon: nos systèmes de sécurité sont vétustes, éparpillés, contradictoires, fragiles devant la corruption. Il est urgent de les moderniser.