
L'intervention au Parlement du ministre des Finances, indépendamment du volontarisme affiché, apporte une bonne et de mauvaises nouvelles. Bonne dans la mesure où Boussaïd donne l’impression d’avoir maîtrisé les dossiers dans des délais relativement courts. Bonne aussi lorsqu’il réaffirme la volonté du gouvernement de «créer les conditions de la relance économique» ou «rétablir les finances publiques». Mauvaise tant qu’il n’y a pas d’engagement sur le... comment. La logique des résultats n’est toujours pas promue avec ce budget comme elle ne l’a pas été avec le précédent. Si les réserves des entreprises et des particuliers sont difficiles à dissiper, c’est qu’il y a parfois de bonnes intentions qui ne rapportent rien. On a bien vu comment, pour les deux dernières lois de Finances, la fameuse contribution à l’appui à la cohésion sociale (appliquée à l’IS en 2012 et devenue cette année contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus applicable aux personnes morales et physiques) a pénalisé salariés et entreprises et n’a même pas pu empêcher l’effet d’éviction fiscal: -2,4% de baisses des recettes fiscales à fin juillet dernier. Les conditions de relance? Les secteurs qui contribuent le plus à la croissance attendent toujours. Le fait qu’un secteur aussi décisif pour l’épargne que l’assurance soit négligé dans les arbitrages est une honte. Ce n’est pas le seul indicateur qui accable la préparation de ce budget. Il y a maintenant les inquiétantes simulations de l’Istiqlal sur le déficit, l’usine à gaz des reports de crédit, mesure qui a eu l’effet d’une onde de choc sur toute la chaîne des marchés publics, depuis nos révélations exclusives du jeudi dernier... Singulière manière d’envoyer des messages de... relance.
Mohamed BENABID