
C'est un chiffre qu’il va falloir se mettre dans la tête que cela plaise ou pas. Il sera impossible de couvrir correctement les besoins d’éducation en Afrique, si on ne confie pas au privé 20% des enfants scolarisés. 20% c’est un sur cinq, c’est beaucoup.
Pourtant cette norme gagne du terrain partout.
Le Maroc a des moyens sans commune mesure avec bien des pays du continent.
20% c’était la proportion visée par les réformes du début du millénaire, sous la houlette du regretté Abdelaziz Meziane.
Il avait rencontré trois résistances: «Non, il ne faut pas faire payer les familles»; «Non, on n’arrivera pas à gérer un système de financement indirect (voucher)»; «Non, les privés ne pensent qu’à l’argent».
Pas la peine de faire un dessin, les deux dernières venaient du ministère lui-même: peut-être redoutait-il l’élasticité de sa propre éthique face aux responsabilités qui allaient lui incomber?
Toujours est-il que le projet fut enterré. Il est vrai qu’il aurait été difficile de commencer un nouveau règne en bousculant le corps enseignant, dont on connaît les puissantes capacités de résistance.
C’est le plus grand des corps de fonctionnaires. Sans oublier qu’il touche de près ou de loin toutes les familles marocaines, via 8 millions d’enfants scolarisés.
On peut être fiers d’arriver à mettre autant de jeunes à l’école tous les jours ou à peu près tous les jours.
Pourtant, il faut être sourd pour ne pas entendre les commentaires virulents de l’opinion publique sur la qualité de l’enseignement. Engager un cinquième des enfants vers le privé permettrait d’améliorer le travail de tous.
Cette évidence doit mettre tout le monde sur le même chemin de la qualité en particulier, la qualité du raisonnement, qui manque dangereusement. C’est à cela que doivent s’appliquer les multiples centres, cours, observatoires ou conseils gravitant autour de l’enseignement.