
Casablanca mérite bien un plan d’urgence. Le pack dévoilé hier semble être un début de réponse aux critiques récurrentes et surtout aux remontrances royales d’octobre dernier. Pour l’heure, il faut rester prudent avant d’en valider la portée. Les difficultés de la métropole sont d’abord celles de la gouvernance, chantier où aucun front ne semble ouvert pour l’heure. Pour ne pas mettre en danger les majorités, les arbitrages qui ont souvent prévalu à la mairie de Casablanca sont ceux de la non-décision faute de consensus. Comme si les dossiers de la ville devenaient un butin que se disputent les formations politiques de la majorité et de l’opposition. Aucun indice que la situation soit en train de changer… Il y a certes des attentes sur la réfection des voiries, sur l’optimisation des contrats de gestion déléguée. Les enjeux importants sont pourtant ailleurs. Dans les poches d’urbanisme sauvage qui persistent et ne contribuent pas à rassurer l’opinion sur la moralité de ses élus, de leur affairisme réel ou supposé. Dans la situation calamiteuse du transport, qui n’a été abordé que faiblement même si le succès du tramway permet d’estomper les critiques. S’ajoutent à cela les difficultés objectives du périmètre des prérogatives, comme celles qui font que ce n’est pas la mairie qui décide du nombre de taxis autorisés à circuler au sein de la métropole, mais bien l’autorité.
L’urgence aujourd’hui est que les associations de riverains montent en puissance en profitant des couloirs de démocratie participative que leur offre la nouvelle Constitution. La véritable pression pourrait venir par ce biais.
Mohamed Benabid