
Avons-nous passé le «pic de la pandémie» ou pas? Le pic est le moment où une personne contaminée contamine moins d’une autre personne. Statistiquement, l’épidémie commence à décliner. En principe ce déclin s’accélère.
C’est ce qui s’est passé globalement en Europe. Au Maroc, nous avons eu, par moments, de telles situations positives. Malheureusement, les circonstances se sont vite retournées, souvent à cause d’un cluster.
L’état d’urgence aidant, la seule réponse à ces retournements de tendances a été de serrer un peu plus la vis et de créer des frontières internes, en plus des frontières extérieures. Expulsant de la tête des Marocains la possibilité d’espérer.
L’état d’urgence permet ce type de réaction auto-contradictoire, sans débat, sans tenir compte des conditions de vie de la société marocaine, encore moins des exigences économiques.
Regardons un peu par-dessus nos frontières. L’Algérie qui avait très mal commencé, rejoint cahin-caha les scores du Maroc. Ses tribunaux se servent des textes de confinement pour mettre en prison quelques protestataires, pas pour geler l’activité. La Tunisie avait trop besoin de vivre: elle s’ouvre aux touristes et engage mission commerciale sur mission commerciale.
Les Turcs ont raison d’être fiers d’eux: ils ont exporté pour l’équivalent de 500 millions de DH de masques, deux millions de touristes sont déjà venus passer leurs vacances cet été. Ne parlons pas de son ennemie héréditaire, la Grèce, qui a commencé la pub pour ses îles et l’Acropole, dès la mi-juin. Et s’il fallait un autre exemple, voici l’Espagne qui laisse entrer les Marocains, alors que les Espagnols sont bannis du Maroc.
Le pays a vraiment besoin de changer de stratégie.