
Bien sûr, l’équipe Benkirane pourra toujours arguer qu’il en faut beaucoup plus pour nourrir de la culpabilité sur les bilans politiques. Qu’elle pense avoir d’autres biais qu’un sondage, pour jauger du rendement et/ou de la productivité gouvernementale. Que les radioscopies et informations émanant de ses bataillons d’experts et armée de conseillers restent les pistes à privilégier pour évaluer la qualité de la décision politique.
L’autre manière est de prendre le sondage pour ce qu’il est véritablement. C’est-à-dire d’être la seule enquête de cette envergue, bétonnée sur le plan scientifique dans le cas de L’Economiste-Sunergia. De rester un bon outil démocratique qui reflète la température des rapports et de la perception par l’opinion publique. De charrier des conclusions qui laissent entrevoir une déperdition d’attractivité chez Benkirane, du moins par rapport à la première enquête, mais qu’il n’est pas certain que la désaffection ait profité à d’autres personnalités politiques. Encore moins à l’opposition où le déficit d’alternatives et de leadership est criant. Les résultats du sondage ne peuvent être occultés car ils peuvent traduire des besoins de consensus auprès d’une opinion en attente d’améliorations, de résultats, d’efficacité gouvernementale sur la forme et sur le fond.
Sur la forme, en améliorant la communication politique pour que l’exercice ne se résume plus à parler pour ne rien dire. Sur le fond, en rectifiant le tir sur les chantiers non entamés, en retravaillant les dossiers à la déclinaison flottante. A ce titre, le regard de cette opinion peut même aider à façonner un projet politique...
Mohamed Benabid