
La pression de l’opinion publique a été assez forte pour que le gouvernement mobilise ses services de police contre les fraudes au bac. Il faudra sans doute mener de telles opérations durant plusieurs années et ce, sans faux pas, avant que la norme soit enfin rétablie. Et aussi que les personnes majeures, auteurs ou complices, soient publiquement punies. Avec circonstances aggravantes si les fautifs appartiennent à l’Education nationale. La publicité de la sanction est là plus importante que la sanction.
Une reconstruction normative est souvent à ce prix. Certes, nombreux sont ceux qui vont trouver que le prix est disproportionné à la faute. Mais il faut savoir que l’opération est dangereuse. La société civile devra être très vigilante pour que l’opération ne devienne pas un règlement de compte, capable d’introduire la terreur politique dans le pays.
Cependant, réussir cette partie du programme ne va pas suffire.
Cette politique indispensable et complexe pour rétablir la norme, n’exonère personne d’être intelligent pour préparer dès aujourd’hui la suite. D’abord en réduisant les surcharges, réelles et émotionnelles, pesant sur cet examen.
A l’imitation du système français des années, d’il y a un siècle, le bac pèse trop lourd. Il est un couperet, trop déterminant pour l’avenir des jeunes par rapport à son contenu réel de compétences. Poursuivre le projet de rééquilibrer, et aussi de sécuriser les notes de l’année, est nécessaire.
Et puis, cœur de toute l’affaire, il reste à ce qu’une majorité des enseignants se remettent à respecter leur métier et à se respecter eux-mêmes.
Et ce n’est pas qu’une question d’argent, de contrôle de présence et de compétences. A condition que les élus et leurs challengers cessent de voir dans l’enseignement des électeurs dont il faut flatter les manquements.