
Ce n’est pas un phénomène fortuit, disent les observateurs de la Bourse en commentant le 11% de gain sur les neuf premiers mois de l’année. Le mouvement est durable parce qu’il est entraîné par les bancaires, et pas par Maroc Telecom, le géant du marché, malgré ses bénéfices en descente. Les bancaires, plus les petites capitalisations, que le marché punit de manière parfaitement injuste quand il déprime.
Il est exact que la Bourse de Casablanca, petite et peu profonde, n’est pas le marqueur unique du moral de l’économie marocaine. Mais il compte.
A côté, apparaissent d’autres signes, encore ténus: une hausse de la consommation électrique, un retour de la demande sur des biens d’équipement chez les ménages, la présence des familles marocaines sur les sites balnéaires, les records de voyageurs dans les trains et sur les autoroutes…
Il n’existe pas (encore?) d’agrégat composite qui permet de cerner et mesurer l’ensemble de ces phénomènes; agrégat qui les mettrait aussi en balance avec les chocs négatifs comme les retards de paiements de l’Etat et des communes, la dégradation de la qualité des emplois qui accompagne la hausse lente du chômage ou la hausse des remboursements difficiles auprès des banques.
Ces données sont chiffrées, mais pas additionnables. Pourtant c’est elles qui décrivent le mieux la vie quotidienne, sur le terrain, des entreprises et des personnes.
Dans l’impossibilité de chiffrer autre chose que le «moral» des ménages ou des entreprises (avec une marge considérable d’approximation), le rapprochement de données composites, avec leurs commentaires qualitatifs, reste un bel outil.
Or depuis trois-quatre mois, la colonne des positifs s’allonge doucement, tandis que celle des nuisances se réduit.
Quand on sait le poids primordial de la psychologie dans une économie libérale et concurrentielle, ce phénomène doit être souligné. Et surtout il doit être politiquement appuyé.
Marqueurs