
ON ne verra peut-être pas l’étonnante pantalonnade de l’année dernière où les ministres PJD avaient pris la tête des manifestations contre… leur propre gouvernement.
Il n’empêche que cette année le 1er mai est intéressant. Pas pour les mêmes raisons.
La mobilisation du dimanche 6 avril, où trois syndicats avaient réuni une foule comme on n’en avait pas vue depuis fort longtemps, a été une réussite. Ce fut une découverte, voire un choc à Rabat.
Le gouvernement s’est alors empressé de reprendre des rendez-vous pour le machinal Dialogue social, dont les habituels résultats sont rituellement annoncés pour fêter, dans la tradition, le 1er Mai. Connaissant tous les enjeux sociaux du Royaume, on ne peut que regretter de voir qu’il n’y a pas grand-chose de changé. Ni dans la méthode, ni dans les objectifs.
Le niveau de mobilisation dans la rue, ce matin du 1er mai 2014, dira si ce système se gonfle ou pas de politique pure et dure, qu’il faudra régler sur le champ politique. Et donc remettre en cause brutalement et dans l’urgence sa carte des pouvoirs. Ou bien si le Maroc aura encore perdu une année de plus, à rester immobile, incapable de changer un plan social qu’il n’a pourtant plus les moyens de se payer et qui pourtant manque ses objectifs.
Entre ces deux pôles, celui du changement brutal ou celui de la ruine, il doit y avoir un «modèle à la Marocaine», une stratégie sociale, inclusive, intelligente et efficace.
Nadia SALAH