
Parce que le PJD turc a accédé au pouvoir par les urnes, il est regardé comme un modèle par le PJD marocain.
L’AKP a fait preuve de bonne gestion des questions économiques. Il est vrai qu’avant d’arriver au pouvoir, ce parti avait manifesté un savoir-faire dans la gestion des municipalités dont il avait la charge. Cependant, avec l’exercice du pouvoir depuis dix ans, est venue la volonté d’hégémonie. Il ne supporte ni critique, ni remise en cause, même lorsque son action court manifestement à un échec.
Pour deux jours, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, reçoit son homologue de l’autre bout de la Méditerranée, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier ne perd pas le sens des affaires et tient à profiter de sa force. Il arrive avec une énorme délégation, alors que l’accord de libre-échange entre Rabat et Ankara est déjà très déséquilibré, en défaveur du Maroc. L’admiration pour ce pays, dont les habitants sont trois fois plus riches que les Marocains (depuis bien avant la gestion de l’AKP), s’arrêtera donc à la gestion budgétaire et à la politique d’exportations. Pour le reste des affaires publiques, en particulier pour les libertés individuelles, y compris la liberté d’entreprendre, Ankara est maintenant en régression, parce que l’AKP, arrivé par les urnes, a éliminé ses opposants.
La Turquie commence à payer cher la course à l’hégémonie de l’AKP. Cela aussi est un modèle… à éviter.
Abdelmounaïm DILAMI