
LES débats sur le nettoyage des textes régissant les marchés publics, y compris ceux des collectivités locales et des entreprises publiques, ont été pauvres. C’est dommage.
Ce qui n’empêche pas les textes d’arriver à gros bouillon en ce début d’année (voir nos informations). Le souci d’uniformisation y est puissant. On comprend que le gouvernement souhaite, à travers cette normalisation, offrir plus de transparence et donc de prévisibilité. Ce qu’on ne sait pas encore c’est ce que donnera une procédure uniformisée, pour des donneurs d’ordre aussi différents qu’une petite municipalité et le numéro un mondial du phosphate, par exemple. Tous les acheteurs auront-ils la compétence et le souci de l’intérêt public pour donner de l’intelligence à l’application des normes? Ce ne sera pas du luxe de veiller à la circulation massive de l’information, de manière à donner en exemple les meilleures pratiques.
Néanmoins, ce n’est pas là qu’est le premier tracas.
La préoccupation majeure est dans les finances publiques. Dégradées comme elles le sont aujourd’hui, elles annulent les meilleurs des textes sur les marchés.
Première remarque: l’emprunt, l’endettement, l’insolvabilité même passagère… démolissent la souveraineté nationale. Il fut un temps le Maroc n’arrivait même pas à choisir ses chantiers prioritaires. C’est le prêteur qui décidait.
Deuxième remarque, plus forte: quand l’Etat, les collectivités locales, les entreprises publiques laissent leurs factures impayées, il devient ridicule de parler de préférence nationale, car l’Etat a affaibli les entreprises compétentes et sérieuses. Pour travailler avec le secteur public, il ne restera bientôt plus que le fond du panier (que l’on se gardera de qualifier!).
Le Maroc a déjà connu ce genre de situation. Les hommes politiques ont peut-être oublié, mais les hauts fonctionnaires, eux, se souviennent. Il faut les consulter. D’urgence!
Nadia SALAH