
La CGEM ne sera pas présente dans les activités organisées à l’occasion de la visite d’Erdogan. Dans le savoir-vivre marocain, qui veut qu’on honore ses visiteurs, c’est une énorme entorse. Derrière, ce n’est pas un mais plusieurs problèmes qui se posent.
Le premier est que le gouvernement a cru bien faire en suivant les recommandations d’acteurs économiques nouveaux venus. Il n’a pas vu qu’il s’agissait en fait de groupes d’intérêts particuliers, voire personnels, mais incapables d’accueillir la délégation turque. La CGEM fut alors appelée en dernière minute, sans préparation. La Confédération a donc décliné.
Le problème plus lourd est l’accord de libre-échange. Il contribue à creuser le déficit commercial du Maroc, qui n’a vraiment pas besoin de ça. Aujourd’hui, au niveau mondial, tous les pays cherchent l’équité de leur commerce. Même un allié aussi impliqué au Maroc que l’est la France, nous l’a demandé pour ses propres emplois. Dans le cas de la Turquie, les opérateurs marocains soupçonnent des subventions aux exportations: cela mérite pour le moins d’être étudié avant d’offrir une plateforme de promotion à ce pays.
Les accords de libre-échange sont excellents tant que ce sont de vrais échanges libres et loyaux. Au lieu d’ouvrir encore plus les portes, l’urgence est de s’assurer de la loyauté des échanges et de redresser la situation si, comme le disent les entreprises marocaines, il y a matière à redresser.
Nadia SALAH