
Enfin on se réveille au Parlement. Ils ont certes organisé une mission sur les prisons. Mission salutaire puisque ces dernières se sont organisées pour protéger personnel et détenus.
Mais ne boudons pas notre plaisir de voir nos élus s’intéresser enfin au sort des malades de la Covid-19. Ils auraient dû le faire constamment, dès mars, au lieu de se contenter d’écouter les platitudes du ministre de la Santé.
Nos élus savent pourtant qu’un état d’urgence donne des ailes aux abus de pouvoir. La limite est mouvante entre la fin du droit des gens et le début des abus: il est tentant de la franchir en bonne conscience… A condition qu’il n’y ait pas de témoin, pas de journaliste, pas d’élu pour le voir et le dire.
La démarche des élus ne peut qu’améliorer la situation, comme chaque fois que des témoignages et des informations fiables sont rendus publics. Théoriquement, le Maroc a un texte sur l’accès à l’information que nul département public ne peut refuser aux citoyens. Jusqu’à présent, seul le ministre des Finances a ordonné à son ministère de préparer cet accès pour décembre prochain.
En réalité, il est exagéré de parler des élus en général, car seul l’Istiqlal s’est mis au travail. Mais, puisque c’est le plus influent des opposants, l’opération ne sera pas sans conséquence.
Quant aux autres, ils en sont encore à gagner du temps, malgré des exceptions exorbitantes que leur offre la loi (auxquelles seule l’USFP s’était opposée).
Donc, il ne reste que des élus pour faire valoir le droit des citoyens, à savoir comment se passent ces moments difficiles vécus par le Royaume.
On sait tous que l’information est le carburant des progrès. Sinon, pourquoi les grandes puissances se battraient-elles pour la capter?