
Stupeur! Un élu condamné pour avoir informé les citoyens sur ce qui les concerne au premier chef: le sauvetage d’une caisse de retraite! L’information a été distribuée via des médias, dont les journalistes ont été condamnés aussi.
Pour résumer, des personnes sont condamnées pour avoir fait leur travail, honnêtement, dans le strict respect de l’information juste. Parmi elles, un élu du peuple, avec qui on aurait dû prendre mille précautions: il a un mandat démocratique, qui est couvert par l’immunité. Sans cela, adieu la démocratisation.
En revanche, quelle est cette ignorance crasse qui a affublé un élu «d’obligation de secret professionnel», comme s’il était un médecin parlant en public de votre mal au ventre?
Trois éléments transforment complètement le dossier en un scandaleux brûlot, et ce au moment où les yeux du monde sont braqués sur le Maroc avec la visite du Pape François.
La plainte du PAM (via deux de ses élus à la Chambre des conseillers) fait intervenir la justice dans une rivalité politique (PAM contre CDT). Aux yeux de tous, il ne peut pas s’agir d’une simple erreur d’appréciation, surtout que promesse avait été donnée de stopper l’action.
On touche là aux rentes politiques: tenir les informations secrètes pour garder sa rente électorale ou, ce que l’on ne veut pas croire, pour transformer ces informations en business, en les offrant par exemple à un bureau d’études.
En effet, ce n’était pas n’importe quel dossier que Benkirane était venu expliquer à la Chambre: les retraites, pilier de la politique sociale.
L’opinion publique se pose une autre question, bien plus dure: qui les plaignants du PAM voulaient-ils protéger, et pourquoi?
On peut faire confiance à l’imagination des citoyens que ce genre de censure frustre: nombreuses seront les personnes respectables que la vox populi va traîner dans la boue, voire accuser de prévarication.
Bravo aux deux PAMistes: le Maroc a gagné le pompon à cause de leur affaire!