Ainsi donc, après maintes hésitations, l'USFP, l'Istiqlal, le PPS et l'OADP arrivent au gouvernement. Nous aurons probablement un Premier ministre de l'Istiqlal ou peut-être de l'USFP.
En soi, l'événement sera d'un effet positif sur de multiples plans. Indépendamment de toute considération de majorité ou de minorité, le Maroc devait faire le saut de l'alternance pour que tout un chacun se convainque de deux données fondamentales en démocratie: la première est qu'un consensus national sur l'essentiel existe bel et bien au Maroc, ce qui est toujours un élément préalable à tout système démocratique; la seconde est que la concurrence pour l'exercice du pouvoir est ouverte.
Sur un plan plus factuel, il convient cependant de tenir compte d'une certaine inquiétude qui continue de se manifester chez les opérateurs économiques tant nationaux qu'étrangers. Elle résulte du fait que l'on ignore les intentions exactes des futurs gouvernants. Cette inquiétude, curieusement les partis candidats au pouvoir ne cherchent pas à la dissiper ou n'en ont pas suffisamment conscience.
Certes, tant la Koutla que les partis qui la composent considèrent que leurs programmes sont connus; mais en réalité, ce sont plus des projets de société et des objectifs à long terme qui y sont énoncés plutôt qu'un programme de gouvernement. Les voies et les moyens que nos futurs gouvernants comptent appliquer demeurant inconnus. Le pouvoir n'est pas une fin en soi, il n'est pas recherché pour lui-même. Cette inquiétude réelle ne doit pas être ignorée, il importe que les intentions des futurs gouvernants soient énoncées au plus vite sous peine de perturber l'économie du pays.
Abdelmounaïm DILAMI