La loi du mouton: un économiste distingué (comme beaucoup de nos ministres) l'établira un jour, comme la loi de Malthus. Il constatera que plus les gens sont pauvres, plus ils achètent un mouton cher. Plus ils sont riches, plus le mouton est petit, ou se transforme en voyage.
L'Aïd Al Adha est bien sûr une obligation religieuse, la même pour tous, mais aussi un enjeu économique de 5 milliards de DH. C'est aussi une aubaine pour les campagnes et les intermédiaires, et un grand phénomène de consommation.
Mais à 1.500 ou 2.000 DH, un mouton égale le revenu mensuel de la moitié d'un salarié. Certes, des entreprises accordent des dons et des prêts, et beaucoup de gens s'endettent ou vendent leurs affaires pour cette fête, la plus ruineuse de toutes. Même les sociétés de crédit à la consommation ont ouvert des lignes moutons. Car l'ostentation pousse les plus pauvres à l'acheter gros, cher et bien corné, pour narguer les voisins. C'est un défi à la pauvreté.
Les moins pauvres et les riches peuvent se payer facilement le mouton, mais ont un grand handicap: le départ massif des femmes de ménage au "bled". D'ailleurs, Casablanca et Rabat (villes plus riches que les autres) se vident: vivent les cousins des provinces et les week-ends à Agadir. Dans les quartiers résidentiels, pas trace de sang, de cornes ou d'odeur de grasses brochettes.
A l'évidence, le gros mouton devient une consommation de pauvres. Et le gouvernement devrait en tirer une conclusion. S'il reste quelque chose pour la compensation, c'est là qu'il devrait réorienter les subventions.
Khalid BELYAZID
L'Edito
L'éditorial
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