
Deux questions:
Nizar Baraka sera-t-il le premier d’une nouvelle génération d’hommes politiques?
Pourra-t-il entraîner son parti avec lui sur ce chemin qui promet d’être bien difficile?
Ministre délégué aux Finances puis ministre des Finances de gouvernements n’ayant pas trop le sens des devoirs financiers (Abbas El Fassi et Benkirane), patron du CESE où il a apporté une touche politique et aussi politicienne, Baraka sait ce que l’on peut faire ou ne pas faire dans la gestion publique. Ils ne sont pas si nombreux dans cette tranche d’âge.
Il n’est pas sûr que tous les PJDistes aient réussi à apprendre ce savoir-faire, même après une petite décennie au pouvoir. La preuve? En cas de crise, ils ont une étonnante capacité à se rendre invisibles laissant El Othmani et le RNI tout seuls au front.
Quant aux autres partis, ils se donnent tout le mal du monde pour figer leur personnel dans d’éternelles fonctions. Il ne faudrait cependant pas croire que Baraka est un candide. Bien au contraire. En 2017, son poste à la tête de son parti de naissance n’était pas gagné, avec ou sans ses liens familiaux. La compétition fut dure, mais pas sale. La place est revenue au stratège le plus sophistiqué.
L’Istiqlal a déjà commencé sa campagne. Son Secrétaire général pose des principes, plus complexes que les propositions usuelles https://leconomiste.com/article/1061474-post-covid-nizar-baraka-veut-aller-contre-courant: accepter un déficit de 7 à 8% du PIB (dont l’essentiel est déjà engagé) avec forcément une longue sortie du tunnel. Baraka pose une autre voie: améliorer les services publics, moyen imparable de lutter contre les fragilités sociales. Le Maroc l’a dit dix fois, mais ne s’en est guère occupé.