
LES grands moyens pour les PME? Le plan que propose la CGEM traduit une préoccupation qui traverse la classe entrepreneuriale toute entière. La piste qui consiste à arrimer les petites entreprises sur les plus grandes n’est certes pas suffisante mais reste néanmoins nécessaire pour ce qui est de se pencher sur ce grand corps éternellement malade.
Entre problème de cash-flows et de résilience économique, il serait suicidaire de laisser douter un écosystème où mijotent les espoirs de gisements de croissance, d’emplois et peut-être même avec de l’inventivité, d’offre exportable. Le sens de l’histoire ne fait guère de doute: dans la plupart des pays, chacun y va de son «small business act» car c’est là où se dessinent les contours de l’avenir industriel et économique. Il serait regrettable de ne rien faire dans la mesure où la mondialisation permet quelque part aux petites structures de contourner les contraintes de la taille. Sur des marchés de niche, le commerce électronique est là pour rappeler que la plus petite des TPE peut devenir exportatrice si elle sait s’y prendre.
L’expérience du partenariat entre des entreprises de taille différentes est intéressante à suivre. Rien n’oblige les grandes structures à apporter leur candidature de soutien aux plus petites... si ce n’est pour des impératifs de convergence économiques.
En réalité, les plus gros peuvent négocier à travers les plus petits la souplesse qu’ils n’ont pas tandis que les plus petites entreprises ont très peu de chances de grandir si elles s’inscrivent sur des bassins de consommation de faible amplitude. D’où leur arrimage sur les plus grands. Rompre l’isolement des PME, dont une grande majorité s’en remet jusque-là à la providence, est donc plus une démarche pragmatique qu’un acte de foi.
Mohamed BENABID