
Quand, avec son projet d’écosystèmes, Moulay Hafid Elalamy est arrivé à la tête de son ministère, on s’était demandé s’il allait faire ce que font ordinairement les hommes politiques: jeter tout ce qui avait été construit par leurs prédécesseurs et engager une guerre de territoire avec les autres ministères.
Heureusement, il ne l’a pas fait ou alors pas beaucoup.
La reprise des dossiers s’est correctement passée. Ce qui vaut aujourd’hui au Maroc de signer de très beaux accords industriels.
Le résultat est au rendez-vous, au point qu’on se prend à souhaiter que le redressement du tourisme soit confié aux équipes de l’industrie/commerce/investissement/économie numérique. Mais c’est une autre histoire.
L’arrivée d’investisseurs industriels de renommée mondiale est une excellente nouvelle, arrivée qui se produit alors qu’on table sur une remontée du taux de croissance.
D’abord, ces investissements placent le Maroc sur le radar du business mondial, ce que la Bourse ne sait plus faire.
Ensuite, ils développent la rentabilité des investissements déjà installés, y compris et surtout l’investissement en formations-emplois.
Une fois goûté le plaisir de ces succès, il faut bien vite rouvrir l’agenda des travaux à faire.
Là, à l’échelle de l’Afrique, il y a de l’énergie et de l’intelligence à investir dans la réduction des entraves frontalières au commerce et à la circulation des compétences. Si personne n’écoute les résolutions de l’Union africaine, en revanche, le soutien de la BAD à l’ouverture des marchés, lui, pèse de tout son poids. Mais elle n’a pas les méthodes et réseaux qu’ont les diplomates. C’est maintenant au tour de la diplomatie du Maroc de s’engager autant qu’elle le peut pour donner l’ampleur nécessaire au programme industriel en lui ouvrant des valorisations continentales.
Nadia Salah