
Qui aurait cru cela? Dans les rangs du PJD, chef de la coalition gouvernementale, des voix particulièrement fortes se sont élevées pour contester… l’indépendance de la Banque centrale, même l’indépendance dont elle dispose aujourd’hui (lire l'article sur la rubrique économie)?
Au-delà de la solidarité gouvernementale, on aurait pensé qu’une décennie d’expérience dans l’opposition puis un plein mandat à la tête de l’exécutif auraient instruit ces élus sur l’importance stratégique d’une Banque centrale indépendante et/mais «dialoguante». Que nenni!
Le ministre des Finances, Mohamed Boussaid, aura donc fort à faire pour que le Maroc reste dans le groupe des pays fiables et organisés. En effet, le projet de réforme de Bank Al-Maghrib a quitté le domaine technique, où l’on aurait pu, par exemple, moduler très légèrement la stabilité avec un peu de soutien à l’emploi, à condition de bien rester dans la stabilité globale. On n’aura pas ce genre de débat car on n’a pas assez d’élus de bon niveau pour le conduire.
Au contraire, il faudra se battre sur des sujets d’antique arrière-garde où des politiciens veulent faire main basse sur la monnaie d’un pays pour servir leurs intérêts particuliers et partisans, en tirant des chèques sans fin sur la Banque centrale.
Il est hors de question de remettre à un parti ou à une coalition de partis, quels qu’ils soient, les clefs de la planche à billets. Et encore moins à ceux d’entre leurs membres qui ne connaissent rien aux affaires économiques d’une nation.