
Pour comprendre pourquoi les choses ne marchent pas, il faut savoir parfois s’arrêter sur certains détails. Ce n’est pas ce qui manque dans le système éducatif. Que n’a-t-on dit, lu, entendu sur la paralysie de l’école marocaine et sur les lancinantes promesses de reprise en main. Les alertes et les évaluations s’étant multipliées, l’on croyait, à quelques mois de la prochaine rentrée scolaire, toutes les énergies, du moins sur le plan institutionnel, mobilisées à 100%. Il faut à l’évidence remettre les compteurs à zéro.
La nouvelle crise du marché des livres scolaires en dit long sur l’état d’un ministère, celui de l’Education, appelé pourtant à négocier un sursaut sur tous les plans. Avec quel état d’esprit peut-on négocier le changement quand vos fournisseurs en arrivent à observer des sit-in pour se faire rembourser, lorsque vos services sont fâchés avec les impératifs de gestion de projet et tiennent en otage, faute de commandes, des centaines d’entreprises et quelques millions d’élèves? Les gouvernements changent mais pas les bilans. Encore une fois, ce département termine son mandat avec cette fausse note et un air de déjà-vu. Les ambitions s’enlisent rapidement parce qu’elles s’appuient sur un profond malentendu. Il est impossible de construire un édifice sain sur un terrain contaminé. Une véritable vitrine d’impuissance.