La réforme de la justice est en marche. Le rythme s'est même accéléré. Les dossiers sont ouverts: meilleur fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature, réorganisation de l'Administration centrale, refonte législative des prisons... Mais, une réforme horizontale se limitant au seul milieu judiciaire n'est pas suffisante. Il faut ratisser large. La machine ne pourra en effet redémarrer sans l'appui et le nettoyage de l'environnement des professions gravitant autour de la Justice. D'ailleurs, la mise à niveau des experts, copistes et traducteurs est enclenchée et les textes en cours d'adoption.Tout ce chantier est mené sur fond d'affaires impliquant banques et associations: CIH, CNCA et minotiers devant la Cour Spéciale de Justice, des dossiers fortement médiatisés qui exercent des pressions sur le système judiciaire pour une meilleure et rapide moralisation.Mais le Département de la Justice aura-t-il les mains libres? Les résistances au changement sont fortes. En effet, le monde judiciaire demeure conservateur et s'accroche à ses anciennes valeurs. Le mouvement d'éradication des brebis galeuses dans le corps de la justice est jugé timide par l'opinion publique. Le barreau a aussi sévi en sanctionnant et radiant des avocats véreux.La corruption est là. Le ministre le reconnaît. Le pouvoir de l'argent pèse de tout son poids à différents niveaux de la chaîne. La justice reste mal lotie en moyens financiers et logistiques et les conditions de travail des juges sont difficiles. La tâche aujourd'hui est de réhabiliter son image et la réconcilier avec les justiciables. Un travail de longue haleine.Mohamed CHAOUI
L'Edito
Haleine
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