
Louafa, le ministre de la Gouvernance et des Affaires générales, souhaite monter une sorte «d’anti-HCP», au motif que le HCP tout court ne veut pas obéir à ses injonctions. Ce qui est, soulignons-le, la marque d’indépendance… à laquelle le Souverain vient de renouveler sa confiance.
Le HCP, comme son nom ne l’indique pas, est chargé des statistiques, des études de conjoncture… en un mot, de la diffusion d’une grande partie des chiffres. Ces derniers viennent de sa propre production comme l’indice des prix ou le taux de chômage, ou bien de la production des départements ministériels.
Depuis toujours, il y a eu des différences entre les données du HCP et celles du Commerce, ou des Finances, ou du Travail… Ces différences tiennent souvent à des dates de clôture.
L’économie marocaine étant ce qu’elle est, c’est-à-dire petite, un tanker de pétrole livré le dernier jour du mois ou le premier jour du mois suivant fait pencher la balance commerciale, dans un sens ou dans un autre.
C’est pour cela que l’Etat joue avec les dates de règlement de ses dettes: payer le 15 décembre ou payer le 2 janvier fait basculer le ratio du déficit en dessus ou en dessous de la barre.
Quand on en est réduit là, c’est que la gouvernance des fonds publics se porte bien mal.
Mais ce n’est pas en dépensant encore plus d’argent public, juste pour faire un doublon avec le HCP, que cette gouvernance va s’améliorer!
Nadia SALAH