L’opacité qui caractérise le marché de l’immobilier est une gangrène pour l’économie. Verser une partie du prix au noir est tellement ancré dans les mœurs que trouver un vendeur qui accepte de céder un appartement ou un local commercial sans dessous-de-table, relève du miracle. En général, dix minutes après le début de la discussion, la première question que le cédant pose au candidat acheteur est: «Combien acceptez-vous de payer au noir?» En gros, la fourchette varie entre 20 et 25% du prix du bien. Même le banquier, avant de vous financer, vous demande si vous avez la partie à verser au black. Dans certains cas, il vous fait une rallonge. Le Fisc, lui, anticipe à sa façon: les valeurs faciales qui figurent sur les actes de vente dans l’immobilier et qui servent d’assiette de droits d’enregistrement, sont systématiquement redressées. Celui qui ne peut pas honorer l’exigence du noir doit concéder au paiement d’une surprime qui «compenserait» sa volonté de transparence. C’est ce que font la plupart des sociétés qui ne peuvent pas justifier ces sommes en comptabilité. Le plus grave est que cela biaise l’allocation des ressources et nuit à la compétitivité de l’économie. Des milliers de personnes éligibles au crédit immobilier ne peuvent pas accéder à la propriété, faute de disposer de cette «avance» non déclarée. Dans les services, les propriétaires des galeries commerciales sont contraints d’avoir des grilles des loyers onéreux à la sortie pour avoir payé trop cher le foncier. Si on ne s’attaque pas sans concession, ni angélisme à ces pratiques, tout le discours sur la transparence et l’encouragement de l’accès à la propriété est un peu vidé de son contenu.Abashi SHAMAMBA
L'Edito
Gangrène
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