Panama papers, les deux sages démissionnent
Le prix Nobel 2001 Joseph Stiglitz (qui a une chronique mensuelle dans L’Economiste) et Mark Pierth, expert anti-corruption, ont annoncé leur démission du comité "Panama papers". Ils déplorent qu’au fil des jours, de plus en plus de restrictions viennent contrarier leurs recherches. Ce comité avait été formé pour le gouvernement panaméen, au moment du scandale au printemps dernier : 11 millions de documents d’une firme de conseil en placement, Mossak Fonseca, ont été rendus publics, décrivant les placements réalisés via le Panama pour profiter des avantages fiscaux. Craignant pour son image (le reclassement dans la liste noire des paradis fiscaux), le gouvernement avait donc constitué une commission avec des célébrités du monde universitaire et économique, coprésidée par les deux professeurs démissionnaires. Tous deux nient avoir des problèmes avec les autres membres. En revanche ils mettent en cause les procédures et restrictions que le gouvernement veut imposer à la commission.
On se souvient que ces "fuites" avaient entrainé beaucoup de questions. En particulier, l’absence totale d’investisseurs américains dans les listes, en dépit de l’extraordinaire proximité entre Panama et les Etats Unis. Autre question, plus propre au monde francophone : pourquoi les mises en page par l’un des participants, le respecté journal Le Monde, visaient-elles des dirigeants qui n’avaient rien à voir avec les placements (spécialement le président algérien), lesquels n’étaient même pas illicites ? L’affaire a valu une crise entre Alger et Paris.
Si les citoyens et entreprises américaines ont été épargnés par les listes publiées, en revanche le fisc des Etats -Unis a lancé diverses enquêtes auprès de ses propres paradis fiscaux pour découvrir s’il y a ou pas des liens avec le cabinet Mossak Fonseca.