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Mesures sanitaires: La CGEM se désolidarise des contrevenants

Par L'Economiste| Le 17/07/2020 - 16:31 | Partager
Mesures sanitaires: La CGEM se désolidarise des contrevenants

Coup de gueule de Mohamed Rkhami Berrada, président de la CGEM Fès-Taza, lors des travaux du CVE régional de Fès-Meknès. Lors de son allocution devant le wali et les gouverneurs de la région, Berrada a noté "qu'après une gestion exemplaire de la phase de confinement par le gouvernement, il faut reconnaître que la phase de reprise se fait de manière beaucoup moins tranchée, avec des décisions qui tombent aujourd'hui et qui sont annulées le lendemain. D'ailleurs, ce qui s'est passé à Tanger en début de semaine en est une parfaite illustration. Ce que nous comprenons parfaitement compte-tenu de la difficulté à cerner ce virus Covid-19 et son développement sur les humains".

De l'avis du président de l'union régionale du patronat, "depuis quelques jours j’ai pu écouter certaines voix qui s’élèvent pour responsabiliser la CGEM, quant au mauvais comportement de certains chefs d’entreprise qui peut-être ne respectent pas les mesures sanitaires au sein de leurs usines". A ce titre, Berrada a rappelé que "la CGEM est une association qui porte la voie du secteur privé, son rôle est de défendre l’entreprise privée, qui opère dans le secteur formel". "Notre rôle est de l’informer, de la sensibiliser sur la nécessite et l’intérêt de respecter toutes les règles sanitaires". Ce rôle que la CGEM a essayé de remplir pleinement depuis plus de 4 mois. "Nous avons participé régulièrement à la réflexion, avons proposé des solutions, en participant à toutes les réunions que vous avez présidées Mr le Wali… ". Mais la CGEM n’a aucune autorité sur ses membres", souligne Berrada. Allusion faite à la réunion tenue lundi dernier entre le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit, le président national de la CGEM et les Fédérations. Ceci étant, le président régional de la CGEM rappelle qu'il a, "à maintes reprises", déclaré sa désolidarisation de toute entreprise qui ne respecte pas les mesures sanitaires.

En outre, la CGEM Fès-Taza a demandé aux autorités de notifier des mises en demeure aux entreprises contrevenantes et pourquoi pas une décision de fermeture temporaire jusqu’à la remise à niveau des conditions sanitaires de leur entreprise. "Malheureusement le respect même strict des mesures sanitaires n’immunise aucun atelier du déclenchement d’un foyer épidémique. Ce qui se répercute de façon dramatique sur les chefs d'entreprise, sur leur moral et leur santé...". "Après trois mois d’arrêt d’activité, les chefs d’entreprise travaillent avec la boule au ventre et ont du mal à amorcer cette reprise, tant espérée et voulue par les pouvoirs publics", renchérit Berrada. Selon lui, "des chefs d'entreprise se trouvent menacés de mise en demeure, de fermeture de leurs usines et peut-être de poursuites judiciaires, malgré tous les efforts consentis". Ceci, alors que "la majorité des chefs d'entreprises marocains sont des personnes avant tout qui aiment leur pays et qui souhaitent contribuer à amortir le choc provoqué par cette pandémie, en prenant le risque d'ouvrir leurs usines, de s’endetter, de prendre des engagements au risque de ne pas les tenir et donc devoir supporter les conséquences financières ou autre, de mettre en péril la vie même de leur entreprise et la mise au chômage des salariés, en cas de décision de fermeture de leur ateliers".

N'oublions pas que les chefs d’entreprise vivent avec le spectre de voir apparaitre un foyer épidémique au sein de leur usine et donc de recevoir à tout moment une décision de l'autorité locale leur ordonnant la fermeture de leurs usines. "Attribuer l'entière responsabilité au chef d'entreprise à mon sens est injuste car je peux affirmer que la stricte majorité de ces chefs d'entreprise ne ménage aucun effort pour le respect des règles sanitaires imposées en cette période de crise, mais cela ne met personne à l'abri. En guise d’exemple, des entreprises modèles comme la société SOMACA à Casa et Renault à Tanger ont été touchées par l’apparition de cas positifs. "Après la fin de la journée, des salariés enlèvent leur masque à la sortie de l'usine et mènent une vie sans aucune protection ni distanciation dans l'espace public : café, jardin… pour retourner au travail le lendemain matin". "Un comportement que chacun peut constater à travers toutes les villes du Royaume, ce n’est pas uniquement à Fès, Meknès, Casa Rabat…", déplore le président de la CGEM Fès-Taza. Ce dernier avoue que les chefs d'entreprise sont en train d’imposer des règles sanitaires aux salariés, pas très convaincus... Surtout lorsqu'ils voient ce qui se passe dehors : "pas de masque et pas de distanciation". "Désolé de constater qu’il y a 2 approches diamétralement opposées entre la gestion de la crise dans l’espace public et dans le milieu de l’entreprise. Beaucoup plus tolérant dans l’un et très ferme dans l’autre", a aussi déploré Berrada.

Y.S.A.