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Les boulets anticoncurrentiels du marché des médicaments

Par L'Economiste| Le 26/06/2020 - 13:41 | Partager
Les boulets anticoncurrentiels du marché des médicaments

Le Conseil de la concurrence a adopté un avis sur le marché des médicaments. Son constat n’est pas réjouissant! Il revient sur d’autres axes pour diagnostiquer un secteur où 15 laboratoires disposent de plus 70% de parts du marché.  Pas besoin de sauter au plafond. Car l’indicateur sectoriel qui intrigue est le suivant: Il y a une «forte concentration dans certaines classes thérapeutiques» de médicaments.

Voici quelques éléments saillants de l’avis.

. Entreprises «dominantes» et marché «peu transparent»

Le marché des médicaments est caractérisé par «l’existence de duopoles ou d’oligopoles». C’est à dire une entre prise ou deux entreprises qui «domine quasiment» un marché «peu transparent». Le Conseil de la concurrence ne précise pas lesquelles. Ce n’est qu’une question de temps. Son avis sera tôt ou tard publié au Bulletin officiel. Côté politique publique, ce n’est pas non plus la fête. Le régulateur critique «son absence» dans le cas du médicament générique. Le circuit de distribution est «obsolète et en crise». Conséquences, les maillions «fragiles» de la filière agonisent. .

Médecins-Laboratoires: Des relations incestueuses

C’est écrit noir sur blanc: «les relations médecins et laboratoires sont empreintes dans certains cas de conflits d'intérêts». Pour le régulateur, cette situation «fausse le jeu de la libre concurrence». Ajoutons que les conflits d’intérêts sont punis par le code pénal. Où est passé le ministère public? Ne parlons même pas de l’Ordre des médecins.

. Une commande publique désorientée!

L’étroitesse du marché domestique est «aggravée» par une commande publique déboussolée.  Elle n’a pas «d’objectifs ciblés» et soulève «des interrogations sur le respect des règles de la concurrence». D’ailleurs, les dossiers dominants chez le régulateur concernent les marchés publics: 16 saisines sur 51 à fin novembre 2019. Sans compter avec les saisines de la Commission nationale de la commande publique: 260 affaires en 2018-2019.

«La commande publique ne joue pas pleinement son rôle de régulateur dans le marché national du médicament», relève le Conseil de la concurrence. Autrement dit, le ministère de la Santé peine à assurer cette mission même s’il n’est pas le seul à émettre des appels d’offres pour l’achat des médicaments. Mais il est le chef d’orchestre.

Faiçal FAQUIHI