
IL est normal de voir surgir dans le débat sur les recrutements dans la fonction publique des mesures censées marquer les esprits. C’est tout de même un enjeu qui préoccupe les contribuables, les institutions internationales comme le FMI, qui s’en émeut continuellement. Bien sûr l’opinion, qui ne remarque pour l’heure que des polémiques de chocolat, suivra attentivement ces promesses de choc de modernisation de la fonction RH dans l’administration.
Un projet qui permettra, peut-être, d’alléger l’Etat, de payer les fonctionnaires sur la base des responsabilités, de la charge du travail, du résultat plus que sur le diplôme et les échelles. De prouver que les budgets sont bien utilisés ou, au moins, soigner l’activité pour qu’elle puisse répondre aux exigences de qualité.
Les recrutements dans la fonction publique continueront d’être mal perçus s’ils ne correspondent pas à un besoin, s’ils ne sont qu’un strate supplémentaire de bureaucratisation, de vrais-faux services aux citoyens, d’alibis pour des «dossiers à l’étude», de cabinets ministériels fantômes, de standards téléphoniques et autres numéros verts qui ne répondent jamais, de petits et grands potentats de l’administration éternellement «en réunion».
Le problème dans ce genre de chantier c’est que les pratiques vont moins vite que les intentions. Cela fait des années que la fonction publique court après ses retards, ses reengineering de process, de «l’administration au service du citoyen...». Et en créant l’illusion, du plein emploi dans la fonction publique, le plus grave c’est que l’on contribue inévitablement à de la précarité en sous-payant les petits fonctionnaires. Il en faut donc un peu plus pour convaincre. Pour rendre la gestion publique parfaitement exemplaire.
Mohamed BENABID