
L'OCDE, l’Union européenne et le Maroc, à la demande de ce dernier, ont fait une étude sur «les principes d’administration publique, et les prestations de services administratifs», tels qu’ils existent au Maroc.
C’est le programme SIGMA, dont la première ligne dit que «le Maroc considère le domaine des prestations publiques de services administratifs délivrées par les services publics comme une priorité nationale». Les auteurs croient-ils ce qu’ils écrivent ou bien c’est juste du savoir-vivre?
La plaisanterie n’est pas drôle du tout. Elle est encore moins drôle quand, signale le SIGMA, on découvre que les services transverses, chargés de la liaison, ne reçoivent que rarement les comptes rendus d’actions. Ils n’ont pas le pouvoir de s’en plaindre. Quant à faire les réformes…
Qu’on se souvienne, en 2007, le gouvernement d’Abbas El Fassi (Istiqlal), suivant une promesse électorale, en avait fait une condition de son propre travail. Il avait promis d’annuler les papiers redondants. Et puis… rien.
Benkirane n’avait pas clamé aussi fort son engagement mais il ne s’était pas privé de répéter que durant son mandat, il mettrait fin aux gabegies et abus de pouvoirs. Et puis… rien. Il est même arrivé que des réunions stratégiques soient annulées et jamais reprogrammées.
El Othmani a crié à peine moins fort son engagement. Comme ses prédécesseurs, l’USFPiste Benabdelkader se démène. Et puis… rien.
Le Souverain, en 2016, s’était montré sévère envers les services administratifs. La Cour des comptes avait, en 2017, sorti publiquement son martinet... «Même pas peur» comme disent les garnements, parce que l’Etat s’est morcelé en petites principautés autonomes, capables de refuser un certificat délivré par sa voisine.
Mais elles savent s’organiser: des chaouchs-agents diplomatiques s’occupent des «affaires» d’un fonctionnaire auprès d’un autre service. Qui a dit que la fonction publique manquait d’initiative?