
LA Banque mondiale le confirme en soignant la forme. Le Maroc réalise un travail extraordinaire sur de nombreux domaines. Il peut encore faire mieux en traquant ce qui subsiste comme poussière dans la machine. Par exemple, pour faire en sorte que la promotion du privé ne reste pas un vain mot, il convient de maintenir la mobilisation en débureaucratisant toutes les arcanes de l’administration. Pas à Rabat où les engagements sont sincères et l’expertise reconnue, mais plutôt dans les front offices et les régions où faire tourner une usine ou un commerce est loin d’être une sinécure. Et l’on aurait tort de circonscrire les difficultés aux PME exclusivement.
Chez de nombreux entrepreneurs, les retours de témoignages à l’issue de contacts avec l’administration font résonner les souvenirs désagréables où des interlocuteurs peu amènes sont tout sauf conscients des enjeux stratégiques pour le fonctionnement normal d’une activité économique, voire pour le pays. Et à l’évidence, la situation semble s’être dégradée pendant le confinement. Ce que ces mésaventures révèlent c’est avant tout le profond décalage entre des intentions ambitieuses au niveau central et la réalité des pratiques médiévales au niveau du terrain. Celle de petits chefs de services publics rois de la signature, du tampon et des commissions, et qui excellent dans l’art de faire des misères aux usagers. La réforme de l’administration restera un voeu pieux tant qu’elle ne se traduira pas par une réduction sensible des interventions de l’Etat dans la vie des entreprises. Sans pour autant faire l’apologie d’un chaos du non-droit, le choc de simplification reste encore à trouver. C’est incontestablement l’un des dossiers qui figure au sommet des agendas politiques.