
Alors que les promesses d’élargissement de la protection sociale au Maroc avancent à grands pas, le chantier de la dématérialisation et des systèmes d’informations semble d’une réelle portée pour ne pas dire revêt un caractère quasi existentiel pour la survie d’un régime redimensionné pour répondre aux nouveaux besoins.
L’on voit mal comment la CNSS et/ou la Cnops pourraient s’en sortir avec une montée en puissance à 100.000 dossiers à traiter par jour. La question est de savoir si la configuration actuelle de la production de soin est prête à relever les nouveaux défis.
Contrairement à de nombreux autres secteurs, y compris publics, le système de santé reste très en marge des enjeux de la transformation numérique. C’est même l’une des manifestations apparentes de l’échec de la restructuration hospitalière promise depuis des années. Dans cette transformation, la composante RH n’est pas la moindre. Celle-ci doit être en mesure d’en percevoir rapidement les retombées de la réforme pour pouvoir y adhérer.
Révolution dont le personnel de santé serait pourtant le plus grand gagnant à travers les nombreux atouts qui se profilent: allégement du travail, meilleur suivi des parcours des malades et donc de l’aide au diagnostic, pilotage amélioré des dépenses de santé et traque des irrégularités éventuelles. S’il est bien pensé, ce projet pourrait même amorcer un processus de changement managérial et organisationnel ardemment souhaité.
Sous ce prisme, cette réforme ne semble pas tellement celle d’une utopie technologique, mais un quasi-accélérateur de la reconfiguration du système de santé du pays. C’est l’esprit des orientations politiques prises sur instructions royales de manière à obtenir des résultats rapides. Pas trop le choix: il faut donc impérativement traiter les pesanteurs existantes.