
Que sait-on de l’impact de la Covid sur les enfants? S’il permet de réaffirmer que la crise est aussi un phénomène social et d’attirer l’attention sur ses inégalités majeures, le pari du dernier rapport HCP-Unicef (Lire article) n’est pas seulement celui d’une quête de connaissance.
Pour atténuer les inégalités sociales, il convient en effet de les cerner et de les évaluer continuellement. D’où l’intérêt de ce type de radioscopie. Il met en perspective des situations mal connues pour certaines populations spécifiques et la manière dont celles-ci abordent un événement de vie de l’envergure de la pandémie.
Plusieurs indicateurs permettent de rendre compte de l’hécatombe, à commencer par les chiffres sur les inégalités sociales de santé. Si la Covid ne peut servir de commode bouc émissaire à l’ensemble des inégalités, en partie préexistantes, elle est en revanche révélatrice d’amplification de vulnérabilités aux facettes multidimensionnelles.
Celles-ci ne se résument pas au manque de ressources, mais cumulent aussi des formes nouvelles de déscolarisation, de non-accès aux soins, de dégradations psychologiques... Ce ne sont sans doute pas les seuls enseignements que nous livre l’enquête HCP-Unicef.
Dans la longue liste des domaines où l’impact de la pandémie est perceptible, celui de la solidarité ressort fortement aussi. Solidarité de l’Etat d’abord à travers une série de mécanismes d’aide qui ont permis un tant soit peu de se substituer à des sources de revenus mises à mal par les arrêts d’activité... Solidarités familiales ensuite qui ont contribué à atténuer la facture sociale.
Mais pour combien de temps ces efforts peuvent-ils tenir? A n’en point douter, la gestion de la pandémie, les décisions, doivent continuer d’être pensées en articulation avec leurs conséquences économiques et sociales. Aucune inflexion n’est permise.