
Confinement, ne pas circuler entre 21h et 5h du matin, document signé pour se déplacer, barrages à n’en plus finir, gyrophares à longueur de journée, comptage quotidien des morts et des «blessés» du Covid… et ultime décision, un couvre-feu sur-mesure pour le 31 décembre.
Certes, les autorités font de leur mieux pour protéger les citoyens. Mais la pression est telle aujourd’hui qu’il faudra plus compter avec leur implication effective que sur des interdictions, qu’il sera facile de déjouer au mépris de la santé de tous. Après plus de 9 mois de guerre sanitaire, et de décès dus au Covid aussi bien chez nous que dans le monde, les Marocains ont bien compris que l’heure était grave.
Cette mesure spécial fin d’année risque d’avoir plusieurs effets retors. D’abord, de pousser tous les frondeurs et têtes brûlées qui voudront faire la fête, à se cloîtrer ensemble dans des maisons pour un long week-end. D’ailleurs, l’immobilier locatif flambe du côté de Marrakech avec tout le danger que cela comporte.
Résultat: l’onde de choc probable sera la même que celle constatée pour l’Aïd El Kebir, avec une recrudescence de cas dont on se remet encore très difficilement. L’autre impact, et non des moindres, sera de ruiner tous les efforts consentis pour relancer le tourisme.
Une douche écossaise pour les professionnels qui commencent à peine à entrevoir le bout du tunnel. CRT, ONMT et fédérations se sont battus bec et ongles pour développer l’aérien et rouvrir les frontières aux touristes étrangers (Cf. notre édition n°5906 du mercredi 16 décembre).
A force de travail et de persuasion, ils ont même pu récupérer 57% de leur capacité aérienne avec la France! Qu’offrira-t-on aux touristes? Viendront-ils, même? Que dira-t-on encore aux hôteliers et restaurateurs qui se préparaient tous à faire revivre leurs établissements? Une chose est sûre en tout cas pour le 31 décembre 2020: La boîte de nuit, ça sera à la maison.