
L'époque est perturbée? «C’est le moment de gagner des batailles!». Qui a dit cela? Napoléon? Mao? Mandela?
Pas du tout!
C’est Salaheddine Mezouar (cf. L’Economiste du 6 avril 2018), ancien membre puis président du parti politique RNI, ancien ministre des Finances, du Commerce et de l’Industrie, ancien ministre des Affaires étrangères, président de la COP22 de Marrakech, ancien chef d’entreprise dans l’industrie textile, président de l’Amith, champion sportif, élu patron de la CGEM, avec plus des deux tiers des voix.
Et gros producteur de déceptions depuis huit mois.
En effet, comment exprimer autrement ce qui arrive chez les patrons? Même l’université d’été ne trouve plus grâce à leurs yeux. Elle est remplacée par l’incroyable bévue des propositions du patronat pour le projet de loi de finances, propositions présentées après le vote du texte!
Du coup, l’absolue carence face au boycott de grandes entreprises ou l’absence de suivi des mesures fiscales et encore le silence face au scandale de l’éviction de Neila Tazi sont durement commentés.
En huit mois, le président si bien élu, si batailleur, se retrouve du mauvais côté de la barrière. Ses amis font plus de mal que de bien en accusant d’improbables «comploteurs» de vouloir sa perte.
Depuis l’élection, nul geste n’a été tenté pour éviter cette désunion. Dans les Parlements, on entend les pires accusations, puis auteurs et victimes se réconcilient sur le dos d’un troisième larron. C’est la politique.
A la CGEM, rien de tel. Au contraire. On n’est pas dans un champ politique. L’enjeu c’est la santé des entreprises. La situation de la CGEM d’aujourd’hui est totalement inédite.
La division est-elle installée pour longtemps? Ce serait dramatique pour le Maroc entier.