
Il y a 20 ans, il avait nettoyé, lors d’un premier mandat à l’Education nationale, les cantines scolaires, et ce contre les réseaux de Basri d’un côté et, de l’autre, contre les réseaux de l’opposition politique. C’est encore le même Rachid Benmokhtar qui avait identifié et chassé avec détermination les «profs fantômes», les faux certificats médicaux, les connivences des nominations, les marchandages de postes et les arnaques du «pédagogisme». Et c’est encore lui qui s’était publiquement indigné de voir les élites marocaines négliger à ce point l’enseignement public, dont elles étaient pourtant issues.
Aujourd’hui, personne ne maîtrise plus rien.
Le FMI lui-même confirme que l’enseignement au Maroc est parmi les plus coûteux du monde alors que les enfants sont les avant-derniers de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, là où se trouvent les pires situations scolaires de la planète.
Pire encore: pas un seul parti politique n’a réagi quand la Cour des comptes liste l’immense gabegie du corps enseignant. Rien chez le ministre de la Santé publique, rien chez l’Ordre des médecins qui auraient dû immédiatement lancer des enquêtes sur les certificats médicaux justifiant une partie des 145.000 journées d’absence d’enseignants. C’est comme si 4.000 fonctionnaires de l’EN avaient décidé que, cette année, ils ne feraient pas classe.
En Europe, au XIXe siècle, la gendarmerie passait dans les maisons pour ramasser les enfants et tirer copieusement les oreilles des parents récalcitrants.
Au Maroc, le temps n’est plus à la mansuétude, car des crimes se commettent tous les jours contre les enfants les plus pauvres. Pourquoi ne pas envoyer les gendarmes chercher les enseignants absents et punir de jours de prison les signataires de certificats de complaisance?