
Sur les économies budgétaires, il y a visiblement toujours une guerre perdue: celle des dépenses de fonctionnement. Le gouvernement El Fassi ne s’est pas particulièrement illustré. Ni celui de Benkirane d’ailleurs. Au firmament des promesses, celles de l’équipe actuelle aux commandes brillent probablement d’un éclat particulier. S’il y a bien un chantier où ce gouvernement était attendu, du moins à l’aune des engagements électoraux, c’est en effet celui-là.
Les ministres qui voyagent en train, les véhicules de fonction moins rutilants... les mesures spectaculaires se sont multipliées dès l’entame du mandat. Pour instaurer un exécutif exemplaire, celles-ci promettent à la fois une lutte contre les dérives qui pourraient nourrir des passe-droits, une moralisation des comportements ainsi qu’une réduction du train de vie de l’Etat. Les symboles impressionnent toujours lorsqu’ils sont suivis de résultats.
Seulement, à l’épreuve des faits, c’est un autre constat qui ressort à en juger par les derniers chiffres de la TGR. Plus de 44% de hausses des dépenses au poste «biens et services», appellation générique qui désigne notamment les achats de mobiliers et fourniture, le parc automobile… La tendance est lourde et semble dire qu’il y a un surplus de gras où les cures ne sont pas toujours simples à déployer.
Une chose est sûre: l’Etat ne pourra rester éternellement dans la situation de devoir s’endetter pour investir. Il faut donc être plus imaginatif en s’attaquant, notamment, à la question des économies, «immatérielles» pour l’heure. A moins de se contenter de la méthode Coué.
Mohamed Benabid