
Prolonger le confinement au-delà du 10 juin serait une grave erreur. Certes, on n’applaudira jamais assez ceux et celles qui se sont dévoués pour gérer la crise de coronavirus. Ceux et celles qui ont mis le Maroc en ordre de bataille.
Et tous ensemble, ils ont réussi aussi à rendre les Marocains fiers de leur pays: organisé, sérieux, rapide, et surtout privilégiant la santé par-dessus tout. Tout le monde a d’ailleurs compris qu’il y avait là la Main royale, ferme et discrète.
Donc encore une fois: chapeau bas et merci! Le Maroc et les Marocains leur en seront toujours reconnaissants.
Il faut reconnaître aussi que la population a remarquablement joué sa partie: elle fait confiance aux pouvoirs publics, face à des mesures très contraignantes qu’elle a supportées.
Maintenant cela fait trois mois que l’économie et toutes les activités sont quasiment à l’arrêt.
Les enquêtes hebdomadaires de L’Economiste et Sunergia ont montré d’abord une adhésion unanime dans la population. Puis une sorte de fatigue est apparue, au milieu du Ramadan. Ensuite, une rupture du consensus s’est imposée.
Au train où vont les choses, il est douteux que le confinement soit encore accepté. Ce que confirme l’attitude des autorités, tantôt sévères, tantôt laxistes, pour s’adapter à l’environnement. Notons bien que, dans le monde, les citoyens commencent à exprimer leur ras-le-bol.
Les autorités marocaines sont à un tournant stratégique: elles devraient capitaliser sur l’adhésion qu’elles ont créée. Elles doivent développer concrètement les mesures de nature à assurer la relance des activités et de l’économie. D’abord l’adhésion, ensuite la confiance en l’Etat sont un immense capital, qu’il faut préserver et savoir faire fructifier.