
LA valeur ajoutée serait enfin prise en compte dans le fonctionnement des Chambres de commerce.
Un vent de modernisation bienvenu après plusieurs années de catastrophiques et déloyaux services. Il est prématuré de cautionner la portée des promesses de changements annoncés. Sur ce sujet, combien d’autres chantiers de modernisation, souvent avec la caution du gouvernement, ont été inscrits sur l’agenda? Ce qui est certain en revanche, c’est que ce réseau ne peut pas continuer d’être géré dans le brouillard pendant de longues années encore. Il faut examiner en détail les raisons de l’échec pour bien négocier la réforme.
Une simple comparaison entre les systèmes marocains et les modèles existants dans d’autres pays font clairement apparaître plusieurs sources de faiblesses. Pendant longtemps, les Chambres de commerce ont eu une raison d’être politique avant d’être économique. Le statut d’antichambre électorale y est demeuré la règle, l’efficacité, le service aux entreprises, la veille, l’intelligence économique, l’exception. C’est ce qui les a d’ailleurs suspectés aux yeux du monde des affaires et de l’opinion publique.
Leur influence sur le champ économique est quasi nulle. Elles n’ont pas non plus grand-chose à apporter à des entreprises déjà positionnées à l’international. Et lorsque le sujet de Chambres de commerce défraye la chronique, c’est souvent à l’occasion de bagarres à mort pour les présidences.
Maintenant, si l’ambition est de redresser ce maillon indispensable à la diplomatie économique, il faut intégrer quelques garde-fous à l’entrée. En particulier de faire attention à ce que le lobby anti-changement, fort bien représenté au Parlement, n’édulcore pas les conditions d’exécution et du coup, coupe les ailes de la réforme.
Mohamed BENABID