
Les opposants au projet de loi sur le travail des enfants, présenté par le ministre PPS de l’Emploi, ont fait une recrue de poids avec l’Observatoire des droits de l’enfant, dont la présidente est Lalla Meriem. Ces opposants sont des ONG, qui ne veulent pas que le travail soit autorisé avant 18 ans. On sait tous qu’il sera impossible de traiter avec désinvolture la position de l’Observatoire. Et c’est tant mieux.
Néanmoins, ceci n’épuise pas le sujet.
Le projet de loi vise les employeurs de 1,5% des enfants ayant entre 7 et 15 ans. Ils étaient 10% (bien lire «dix pour cent»!) de cette classe d’âge à travailler en 1999. Comment mieux dire l’efficacité des ONG sur le comportement des gens. Surtout si l’on se souvient que les plus gros employeurs d’enfants, en ville, étaient… des enseignants!
Grâce aux ONG, le Maroc a changé. Il est même passé du bon côté de la barrière. Des zones bien plus riches en Amérique latine ou en Asie emploient respectivement 16% et 21% de leurs enfants. Une comparaison montre bien que les ONG ne doivent surtout pas s’endormir sur leurs lauriers.
Mais quelle mouche a piqué le ministère dont le projet est totalement déconnecté de la réalité? Même des Allemands, réputés disciplinés, n’oseraient pas s’abstraire autant de leur propre terrain. En fin de mandat bien terne, cherche-t-il seulement à «faire du buzz» à défaut de faire du bien?